Paris
Les Parapluies retrouvent leur Pep's
Les vents violents n'ont pas soufflés ce week-end à Paris et pourtant Pep's était en poste dés la première heure dans sa boutique insolite du passage de l'Ancre Royale : un atelier de réparation de parapluies.
Souflée par les vents de la passion et de la curiosité c'est une journaliste de Vancouver qui affutait sa plume pour le National Post auprès de Thierry Millet.
Combien de réparations faites vous ? 8 à 10 000 chaque année, répondit-il.
Le travail ne manque pas pour cet ancien directeur commercial au chômage qui a eu la brillante idée de reprendre l'atelier il y a cinq ans.
Pour moi « il fait beau quand il pleut » dit-il avec un léger sourire malicieux et lorsque baleines et mat redressés , les parapluies malades n'ont pas été récupérés par leurs propriétaires, c'est aux orphelins d'Auteuil que ce généreux artisan les remet.
« Little India » au coeur de la Capitale.
Le passage Brady est un mystère aux accents populaires dans le prolongement du quartier des Halles, loin des Clichés d'un Paris luxueux.
Il suffit de longer la rue St Denis pour apercevoir au loin l'arc de triomphe de la porte qui porte le même nom.
Dessinée par François Blondel, architecte de la Ville de Paris ,elle fût construite en 1672 en hommage aux victoires de Louis XIV en Hollande.
La rue du faubourg St Denis donne le ton, nous sommes davantage en Orient qu'en Occident.
Il est encore tôt et tous les magasins n'ont pas relevés leur rideaux de métal.
Coincé entre un bazar indien et un bar brasserie, le passage marque son entrée: une odeur mélangée d'encens et d'épices pousse le curieux à poursuivre son voyage initiatique sur ces 216 m d'échoppes, de coiffeurs à prix modiques et de restaurants promettant les délices de l'Orient.
L'approche du déjeuner se faisant sentir, les balayeurs s'appliquent à ne laisser aucunes traces qui pourraient couper l'appétit du promeneur.
Ce passage couvert fût construit en 1828 et il porte le nom du commerçant Brady.
Vétuste, il est marqué par le temps passé ; au sol les mosaïques délavées et ébréchées en attestent.
Avant d'arriver sur le boulevard de Strasbourg qui le sépare en deux, la cours pavée nous replonge au temps de Balzac qui vivant dans l'arrondissement s'y est inspiré pour écrire la « Comédie Humaine » ou Zola qui au XIXè siècle y décrivit la vie des ouvriers et des défavorisés du quartier.
Mais pas question de s'adonner à la morosité et laisser le spleen envahir tout Paris, les lieux se veulent festif, un grand nombre de théâtres comme le célèbre « Splendide » y ont élu domicile.
Les affiches des stars de Bollywood sur les vitrines ne laissent pas seulement une empreinte d'exotisme mais marquent un état d'esprit où amour et humour décalé permettent à un Pays de mesurer ses richesses grâce à sa diversité culturelle.