Nathalie DIAZ Journaliste Reporter d'Images

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Les Nouveaux Animaux de Compagnies

NAC : Nouvel Objet de Consommation ou de Consolation.

« C'est une triste chose de constater que la Nature parle et que le genre humain n'écoute pas » écrivait Victor Hugo.

« Le stock comme la redondance du manque et signe de l'angoisse » constat de Jean Baudrillard, auteur de « La Société de Consommation ».

Les NAC, Nouveaux animaux de compagnie et en particulier les reptiles sont présents depuis quelques années déjà dans les animaleries parisiennes.

Nouvel objet de consommation ou nouvel objet de consolation, qu'est ce qui pousse l'être humain à vouloir posséder un animal sauvage à l'origine ?

La mode des NAC et en particulier des animaux exotiques répond à plusieurs facteurs : économiques, sociologiques, psychologiques.

Elle a été lancée par les vendeurs dans les pays riches où se trouvent des acheteurs (Etats-Unis, Europe, Japon…)

De nos jours tout le système économique repose sur la consommation ou plus exactement sur l'augmentation de la consommation. Il faut achêter à tout prix.

Selon Janine Cophignon-Kroehner, Neuropsychiatre, la notion de respect en général et de respect pour le vivant en particulier n'est pas très développée dans nos sociétés.

« Les NAC sont un phénomène principalement urbain car l'ignorance de ce qu'est un animal, de ses besoins éthologiques et physiologiques est habituelle dans ce milieu où certaines personnes , surtout chez les jeunes et dans les banlieues défavorisées n'ont jamais été en contact avec des animaux comme autrefois à la campagne ».

L'individu est isolé dans une société qui l'ignore et où il ne trouve pas sa place, il ressent son besoin d'affirmer son identité par la possession d'un animal original.

« c'est une satisfaction essentiellement narcissique, une manifestation de la pulsion d'emprise sur l'autre en « possédant un animal » mais plus encore un animal dit « sauvage » que l'on maîtrise, le désir de toute puissance est satisfait par la possession d'un animal réputé dangereux voir agressif qui fait peur. Le désir hédonique d'être admiré par autrui se réalise dans la possession de cet animal.

L'animal n'est pas pris en compte dans ce qu'il est, il sert de miroir et de faire valoir ».

D'ailleurs la plupart de ces animaux sont très éloignés de l'humain, leur codes comportementaux nous sont aussi étrangers que les nôtres le sont pour eux , et une tentative de caresse peut déclencher une réaction de défense.

Selon le Dr Schilliger, vétérinaire spécialiste des reptiles certains de ces animaux développent en captivité des maladies qu'ils n'auraient pas à l'état sauvage, dûes au stress que provoque la captivité, à une mauvaise alimentation ou un habitat inadapté. Il éffectue des soins et des opérations de chirurgie sur ces animaux.

Pour le Dr Cophignon-Kroehner, le choix d'un NAC est facilité par une structure psychologique fragile : personnalité « borderline », immaturité affective avec besoin d'affirmation de soi, crise identitaire…

La carence éducative est responsable d'une ignorance vis-à-vis de l'animal et en particulier de l'animal sauvage.

Les profits considérables des trafics illicites (celui des animaux est le quatrième après celui des armes, de la drogue et des êtres humains), l'environnement urbain aliénant et déshumanisé , la fragilité narcissique de certains qui espèrent par la possession d'un NAC affirmer leur singularité individuelle se conjuguent pour expliquer la mode des NAC.

Faut-il alors bien se connaître soi-même avant de prendre un animal que l'on ne connaît pas ?





31/03/2009
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